Pacem Minara
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 Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]

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James Sozhalet
Vieil homme bipolaire
James Sozhalet


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MessageSujet: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyLun 12 Aoû - 13:20

CES GENS QUI M'ÉNERVENT

Miaow. Miaow! MIAOW!

Même dans les profondeurs de ses rêves, James Sozhalet ne pouvait ignorer son chat, Yoland le Terrible, qui miaulait sans arrêter depuis le lever du soleil. Il recevait des coups de patte sur le front, et de légères morsures sur le nez. C'était à ce demander qui était le maître au sein du duo.

- Allez, t'as gagné, saleté! Tu peux arrêter de m'attaquer, dit-il, en repoussant la bête qui alla se lover sur le tapis.

Il posa son pied gauche sur le sol en premier, considérant l'espace qu'auraient dû occuper les orteils qu'il avait perdus. Il grogna, se frotta le visage vigoureusement et se leva. Son vieux lit de métal grinça. Il parcourut la petite pièce qui faisait office de chambre, d'atelier et de salon de lecture. Des livres traînaient un peu partout, à moitié ouverts ou simplement effeuillés, un fauteuil en velours rouge déchiré, qui n'avait pas été utilisé depuis des années, était enseveli de croquis de colliers et broches de tous styles. Sur un long bureau de bois sophistiqué, on retrouvait des pinces, des longs fils argentés, dorés et multitudes de fragments de coquillages, de roches, de cristaux et de verre. La bague sur laquelle il travaillait pour le moment se faisait une place au milieu du fouillis, scintillante et flamboyante. Il s'approcha, l'effleura du doigt, et jura. Il lui aurait fallu bien plus que la semaine qui lui avait été accordée pour la finaliser. Soupir. Il pourrait bien menacer son futur propriétaire et lui servir une crise, si c'était pour préserver sa réputation.

Un rayon de lumière passa au travers des deux fenêtres cachées par d'épais rideaux. Le vieil homme plissa les yeux et maudit le beau temps. Comme si ce n'était pas suffisant de se lever, il lui fallait sortir à l'extérieur. Bien que la soupe de champignon ne lui tombait pas encore sur l'estomac, il s'était raisonné la veille à aller chercher quelque légumes ou conneries du style. James attrapa une chemise en lin, un pantalon en toile, une montre à ressort qu'il glissa dans sa poche, et des bottes en cuir. Il émergea dans la cuisine aussi bordélique que la chambre, accompagné de Yoland le terrible qui convoitait les restes de pain aux champignons. Alors qu'il sortait un peu d'avoine des armoires ancestrales, un lait douteux à la main, il entendit cogner à la porte.

- Et merde! Qui est-ce qui peut être assez stupide pour sonner à une heure pareille?

Il prit ses lunettes sur le bord, laissa son déjeuner sur la table et claqua la porte en dévalant les marches qui menaient à sa boutique.

- Il est mieux d'avoir une bonne histoire à me conter lui, sinon j'le brûle et je transforme ses cendres en diamant!

Il écarta les rideaux qui cachaient son arrière boutique aux yeux des clients trop curieux, et, dans la pénombre, se fraya un chemin entre les bouquets de fleurs séchées, les fauteuils au tissu rugueux, les horloges ici et là, le comptoir central, patiné par le temps et toutes les choses abandonnées sur la moquette rouge vin. Il ne put éviter quelques étagères, où vacillèrent présentoirs et végétaux, dans son chemin jusqu'à la lampe. Il l'alluma, et une douce lumière éclaira les boiseries élaborées du plafond et des murs, créant une certaine ambiance feutrée qui faisait oublier le désordre de l'étroite boutique.

James se traîna jusqu'à la porte d'entrée, où, effectivement, il vit la silhouette d'un bipède. Ce qui était une bonne chose, car les êtres bipèdes pouvaient pour la plupart communiquer et expliquer leur arrivée désagréable. Sauf les ours. Et peut-être aussi les nains et les elfes.

Il ouvrit la porte, lança un inaudible et boudeur salut sans même regarder son invité. Il lança plutôt à son chat, toujours en haut:

- GARE À TOI SI JE RETROUVE NE SERAIT-CE QU'UN POIL DANS MON DÉJEUNER!

.
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Locke Casseli

Locke Casseli


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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyVen 16 Aoû - 18:28

Locke regarda brièvement l’homme qui se tenait devant elle. Il avait une allure singulière, un air de vieillard renfrogné. Elle n’aurait pu dire s’il était d’un âge très avancé ou si c’était l’ardeur au travail qui avait rendu son physique ainsi. Peu importe, c’était bel et bien James Sozhalet. Un simple coup d’œil suffisait pour le reconnaître.
Hier au soir, Locke avait discuté avec une de ses connaissances du marché noir à propos du Haut Quartier.  Elle-même n’y étant quasiment jamais allée, elle savait peu de chose à propos de cette partie de Pacem Minara et par conséquent, n’était pas au courant de l’existence de cette bijouterie.

...

-Ces bijoux... Locke je te jure! Tous... simplement magnifique!  Ce vieux fait des miracles! L’entièreté des bourgeoises de la citadelle qui ont les moyens de s’en payer se promène avec des boucles d’oreilles, des colliers et des bagues signées Sozhalet! Cette bijouterie est une vraie mine d’or!  Si seulement c’était une jolie femme qui dirigeait l’endroit à la place de ce vieillard fou, ce serait parfait hahaha!

-... Et elle est située où précisément, cette bijouterie?

-...Quoi? Pourquoi veux-tu savoir cela, ça t’intéresse à présent les bijoux? Tu te sens plus féminine que d’habitude?

-La ferme. Dis-moi seulement où elle est localisée.

...

La conversation avait continué ainsi, se promenant d’un sujet à l’autre, divagant et n’allant nulle part. Toutefois Locke, une fois rendue chez elle, avait déjà son idée; elle irait inspecter cette bijouterie le lendemain tôt au matin pour vérifier les dires de son congénère.  Elle ne pouvait passer une telle opportunité. Dérobé un vieillard, c’était facile, puis en plus, si c’était un de ces riches du Haut Quartier...

-Bonjour, dit-elle d’un ton affirmé.

Aucune réponse du côté du vieillard. Peut-être ne l’avait-il pas entendu? Ou ce grommèlement à peine audible devait faire office d’une salutation? Elle continua.

- J’ai beaucoup entendu parler de votre bijouterie, elle est très réputée. Mes amis ne cessaient de m’en parler et me suppliaient d’aller la visiter au moins une fois, alors j’ai finalement décidé de venir y jeter un coup d’œil. Je me suis dit que c’était une bonne occasion, puisque je cherche un cadeau pour la fête de ma mère. Ça vous dérange si je me promène un peu?

Locke esquissa un sourire chaleureux, le meilleur qu’elle pouvait offrir et regarda Sozhalet en attendant sa réponse. Tsk, je dois avoir l’air complètement idiote avec ce sourire naïf et mes anecdotes imbéciles...
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James Sozhalet
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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptySam 17 Aoû - 20:54

Il soupira en secouant la tête, irrité. Depuis une dizaine d'années, Yoland le suivait dans ses aventures, se promenant ici et là, mais en ne manquant pas de revenir pour le souper. Le vieux lui donnait un morceau épais de dindon séché (lorsqu'il ne ramenait pas un de ces sales maudits mulots) et lui réservait une place au pied de son lit, lors des heures glaciales qu'étaient les nuits d'hiver du Royaume. Pourtant, en dépit de toutes ces attentions, le chat n'avait jamais montré un quelconque signe d'affection; il demeurait indépendant, distant et farouche. Comme toute bête poilue. Comme lui, en fait (les poils en moins)...

James poussa un dernier soupir, s'imaginant très bien retrouver quelques poils dans ses céréales, puis revint poser son attention sur son client indésirable. Il plissa les yeux d'agacement. C'était un gamin des ruelles du Marché noir. Son allure insolente et son habillement grossier le trahissaient. Il lui semblait même l'avoir déjà vu du côté de l'échoppe de Jehanne, lors de sa petite activité de financement. Ses cheveux n'étaient certainement pas coupé par le barbier snob qu'il fréquentait gratuitement -échange de services. Ou de silence sur un quelconque accident d'infidélité. En fait, le buisson blond sur patte qui se tenait devant lui aurait bien pu demander à son ami singe, aveugle et atteint de Parkinson, de lui couper les touffes de trop. Drôle d'image. Quoique c'était le scénario le plus plausible. Il considéra les yeux qui se cachaient derrière des mèches de cheveux rebelles. Il s’avérèrent aussi sauvages que le reste. En voilà un qui ressemble à Yoland. Puis, il descendit un peu plus bas, pour examiner les vêtements insignifiants, à la recherche d'un quelconque signe de richesse ou d'un éclat de pierre précieuse, mais ses yeux se figèrent vers le milieu du corps. Ils s'arrêtèrent, pour ensuite remonter de quelques centimètres. Oh.

Son client était une cliente.

Une exclamation inaudible passa entre ses lèvres, et James décida de reporter son analyse à plus tard. Il nota seulement une bourse à la hanche. Alors, il planta ses yeux de glace dans les siens. Il n'en avait pas radouci pour autant. La nouvelle venue lui avait gâché son heure de déjeuner, et, pour autant qu'il le sache, le déjeuner en lui-même. Elle lui avait fait ouvrir sa porte avant qu'il boive son fluide vert du matin. Et surtout, elle représentait un contact humain de longue durée, bien avant qu'il se soit décidé à ouvrir sa boutique. Plus il y pensait, mieux il aurait valu qu'il ne lui eu jamais ouvert la porte. Il ne parla pas.

- J’ai beaucoup entendu parler de votre bijouterie, elle est très réputée. Mes amis ne cessaient de m’en parler et me suppliaient d’aller la visiter au moins une fois, alors j’ai finalement décidé de venir y jeter un coup d’œil. Je me suis dit que c’était une bonne occasion, puisque je cherche un cadeau pour la fête de ma mère. Ça vous dérange si je me promène un peu?

James n'eu pas d'autre réaction qu'une mine piteuse. Quelle histoire de merde. Il regarda à gauche, puis à droite. Ces foutues femmelettes au visage fardé, grimé ou peint envahissaient déjà le marché en contre bas et les Hautes Rues. Il jura à voix haute. Tant pis pour la sortie. Il pourrait toujours recommencer dans un ou deux mois. Voire trois. Il contempla la fillette. Il décernait quelque chose en elle. Quelque chose de beau, mais qui avait perdu de son lustre. Il fit la moue.

- Tu sais ce que valent mes bijoux, fille, ou Jehanne et ses amies ont oublié de te mentionner le détail? souffla-t-il. Dis-moi. Avec quoi penses-tu payer ne serait-ce que la plus minuscule et la plus modeste broche de ma collection?

Il jeta un oeil à l'intérieur. Le cristal et le diamant scintillaient sous l'effet des rayons lumineux qui s'engouffraient par la porte. Il esquissa un rictus moqueur, en réponse au sourire qui se voulait chaleureux:

- J'aurais espéré quelque chose de mieux, pour une innocente qui ose venir frapper à la porte de la bijouterie sans même regarder les heures d'ouverture.

En fait, les heures d'ouverture n'étaient affichées nul part. Elle variaient à chaque jour. Toutefois, James ne trouva pas particulièrement nécessaire de préciser l'information à un être qui n'avait aucun respect des heures de déjeuner.

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Locke Casseli

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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyMar 27 Aoû - 23:48

Locke fixa longuement l’homme avec une irritation qui bouillonnait à l’intérieur d’elle. Nul ne pouvait dénier le fait que sa comédie n’était pas l’une des plus réussies, mais de se faire parler ainsi?

- Tu sais ce que valent mes bijoux, fille, ou Jehanne et ses amies ont oublié de te mentionner le détail? souffla-t-il. Dis-moi. Avec quoi penses-tu payer ne serait-ce que la plus minuscule et la plus modeste broche de ma collection?

- J'aurais espéré quelque chose de mieux, pour une innocente qui ose venir frapper à la porte de la bijouterie sans même regarder les heures d'ouverture.


Le vieillard n’avait décidément pas la langue dans sa poche. Elle était préparée pour rencontrer un fou, mais personne ne l’avait prévenue convenablement de cette attitude détestable. Locke était très agacée par les propos de l’homme. Elle ne s’attendait pas à une réplique aussi brutale et aussi rapide. Elle aurait cru avoir plus de temps avec que le bijoutier ne montre son mécontentement envers elle. Plus de temps pour visiter et observer cette foutue bijouterie. Tsk. Jehanne, Jehanne, pourquoi Jehanne? Elle me put au nez ta Jehanne et je la fréquente seulement quand nécessaire, ce qui s’avère être heureusement très rarement. Jamais je ne traînerais avec quelqu’un du genre. Et toi, tu les prends où tes informations, vieillard? Locke se mordit la lèvre. Elle ne devait pas s’emporter. Elle allait répondre à l’homme et lui montrer qu’il n’était pas le seul muni d’une langue de vipère.

- Hmph. On m’avait raconté que vous étiez bourru, mais jamais je n’aurais cru que des ragots pouvaient être aussi près de la réalité! Vous avez mes félicitations, Ms. Sozhalet! Hélas, il est vrai d'affirmer que je n’ai point la possibilité de m’acheter vos bijoux, mais cela ne m’empêche pas de les admirer, vrai?

La femme sourit, contourna le bijoutier et s’incrusta de force dans la boutique. Le lieu était un véritable désastre. Si désordonné que Locke aurait pu jurer qu’il était en moins bon état que son propre pitoyable appartement du Bas Quartier. À quoi bon être riche si on vit aux manières d’un pauvre? À second coup d’œil toutefois, la différence commençait à se faire voir. Des bijoux, de l’or et de l’argent un peu partout, éparpillés dans la pièce. Des objets inexistants au Bas Quartier.
Locke délogea quelques bracelets et colliers qui reposaient sur un petit tabouret feutré et s’assit sans demander son reste. Elle croisa les jambes, courba son dos, puis s’appuya les coudes sur ses cuisses, tout en soutenant sa tête avec la paume de sa main gauche. Ses yeux se promenaient d’un coin de la pièce à l’autre, scrutant de haut en bas cette bizarre boutique. Le désordre, l’état déplorable et l’ambiance générale de la place plaisaient étrangement à Locke. C’était un endroit chaleureux, en quelque sorte. Savoir que même les snobs du Haut Quartier avaient leurs défauts et pouvaient être négligents réconfortait la femme.

-La place est un vrai chahut, as-tu pensé à embaucher une femme de ménage? Ça ne ferait pas de tort.  Toutefois, je dois admettre que cette bijouterie est plutôt jolie. C’est si dommage qu’elle ne soit pas entretenue correctement. Tu sais quoi, je vais t’aider à la nettoyer! J’ai une grande âme. Après cela, tu pourras toujours me remercier en m’offrant deux ou trois de tes bijoux...

Locke regarda l’homme et esquissa un sourire narquois.
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James Sozhalet
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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyJeu 2 Jan - 14:07

- Hmph. On m’avait raconté que vous étiez bourru, mais jamais je n’aurais cru que des ragots pouvaient être aussi près de la réalité! Vous avez mes félicitations, Ms. Sozhalet! Hélas, il est vrai d'affirmer que je n’ai point la possibilité de m’acheter vos bijoux, mais cela ne m’empêche pas de les admirer, vrai?

Bourru! Haha! Un adjectif de plus à ajouter au lexique! Une raison de plus pour que toutes ces dames grosses comme des baleines, tous ces clients en manque d'originalité, tous les habitants du Royaume, vils et exécrables, lui fichent la paix une fois pour toute, cessent de vouloir le transformer en bijoutier snob et précieux comme il y en a tant. Ces flatteries, ces compliments, ces beurrées de "monsieur" ici et là... Le seul résultat qui en ressortait n'était pas la baisse des prix (très raisonnables, d'ailleurs) , ni une esquisse de sourire sincère. Ils ne le méritaient pas. La seule envie qui lui prenait, c'était de renverser un vase de porcelaine futile, de laisser mourir une des plantes vertes de son jardin, de fermer à tout jamais boutique, et, une fois de temps en temps, jeter par la fenêtre l'une de ses créations pour voir qui, vraiment, allait reconnaître la beauté du trésor sous ses pas.

Et non. Pas simplement admirer. Pas d'une gamine qui semblait posséder les mêmes goûts qu'un stupide dindon pour l'Art, qui n'était pas capable de déceler la différence entre un diamant 14 carats ou une vulgaire caillasse de 24 carats, qui a décidé de le priver de son déjeuner, certainement déjà gobé par Yoland. Pas de mains impies sur ses précieux chef-d'oeuvre. Pas...

La gosse passa le pas de la porte de la bijouterie, entrant sans avertissement, sans aucune politesse. Sozhalet émit un grognement. Ainsi était-elle déterminée à regarder ses bijoux? Il contempla l'idée de sonner la cloche d'alarme, de convoquer une patrouille pour le défaire de l’intrus. Cependant, il renonça. Tant de contact social, tant d'âmes dans un si petit espace, et ce, alors que ses céréales aux champignons et son liquide vert matinal trônaient encore sur le comptoir de la cuisine... Il risquait une syncope, et, éventuellement, la mort. Il l'observa prendre un collier de jade entre ses doigts. De minuscules fragments de pierres d'un vert pâle, translucide, formaient de complexes motifs rehaussés par des fils d'or de la grosseur d'un cheveu. Il y avait longtemps qu'il traînait sur les étagères, tellement qu'on pouvait voir quelques amas de poussière entre les interstices. Il en était ainsi de certaines œuvres, qui demeuraient cachées dans la boutique, condamnées à une attente éternelle du bon client. La fille s'en désintéressa assez vite, préférant une broche en malachite, représentant un petit éléphant, souvenirs de contrées lointaines. Puis ce fut au tour d'une bague taillée dans une pierre de lune, aux contours bruts irisés qui rendaient un arc-en-ciel de couleur. Ses mains virevoltaient, ses yeux analysaient tout l'inventaire de la boutique. Le curieux animal décida finalement de se percher sur un banc ouvragé, au fond de la boutique.

- La place est un vrai chahut, as-tu pensé à embaucher une femme de ménage? Ça ne ferait pas de tort.  Toutefois, je dois admettre que cette bijouterie est plutôt jolie. C’est si dommage qu’elle ne soit pas entretenue correctement. Tu sais quoi, je vais t’aider à la nettoyer! J’ai une grande âme. Après cela, tu pourras toujours me remercier en m’offrant deux ou trois de tes bijoux.

Oh. Des services ménagers. Peu d'une véritable grande âme, comme celle qu'il avait déjà connu... James ferma les yeux, serra la mâchoire le temps d'un instant, puis il rendit le sourire narquois. Elle voulait des bijoux? Elle voulait la richesse d'un tas de pierres précieuses, qui, au final, n'avaient aucune valeur aux yeux des bourgeois qui prétendaient le contraire? Qu'est-ce qu'elle avait vraiment à offrir? Un peu d'argent, du temps que lui même avait à perdre? Il aimait le désordre. Il aimait être le seul à savoir où chaque objet se trouvait, à écarter croquis et papier pour dénicher un diamant qu'il avait rangé là des mois auparavant. Or, il pouvait utiliser la fille. Qui sait ce qu'elle possédait réellement? Un diamant de la taille d'un poing, caché sous son oreiller? Des fils d'argent elfiques, si difficiles à marchander lorsque ces oreilles pointues vous donnaient des envies meurtrières? L'éclat de ses yeux gris durcit, le sourire se transforma en un rictus ambigu. Ou bien un Don? Elle l'énervait. Il voulait s'en débarrasser, il voulait aller s'enfermer comme chaque jour dans son atelier et travailler sur ces foutus bijoux futiles, inutiles, insignifiants et fades comme de l'eau plate, commandés par des barons vaniteux qui gaspillaient leur argent en biens "esthétiques".

- J'ai un marché à te faire, commença James d'un ton enjôleur, aux limites sarcastique, un marché qui pourrait te rapporter beaucoup sans nécessairement avoir à faire du ménage. Épousseter des étagères et arroser des plantes vertes ne fait pas partie de tes tâches préférées, je me trompe? Une gosse du Bas-Quartier... Sûrement orpheline, se croyant sans scrupules, se croyant criminelle alors qu'elle n'a rien vu du vrai monde noir. Une gamine qui pense être seule au monde, qui croit que les lois ne sont que des mots, que les bâtons des patrouilles ne sont que des jouets... Quoique ce ne soient que des suppositions, vois-tu. Peut-être es-tu une jeune fille bourgeoise qui a décidé de montrer au monde à quel point sa rébellion est grande en s'habillant comme un cochon et en adoptant les manières de l'animal.

Il eut un silence. James contempla le visage de la fille, ses yeux ternes, mais provocateurs. Il ricana.

- Loin de moi l'idée de partir en guerre. Laisse-moi cependant conclure que Jehanne, ou n'importe quelle connaissance des Bas-Quartiers qui connait les ficelles, t'a initiée aux négociations singulières du marché noir et de ses environs. J'ai déjà vendu quelques trucs à des enfants comme toi. Donc, je te propose un marché, question que tu enlèves tes sales pattes obscènes de mes bijoux. Raconte-moi un secret. S'il m'intéresse, tu pourras partir avec n'importe quelle de ces petites merveilles. J'ai même quelques lames cachées. Ce n'est pas comme si je perdais de l'argent ou que j'en aie besoin.

James se déplaça jusqu'au comptoir, où il s'assit sur un banc semblable à l'autre. Il déposa ses avant-bras sur la vitrine, où pierreries et velours côtoyaient fleurs mortes et fragments d'on-ne-savait-quoi. Il se pencha, désigna du menton l'ensemble de la pièce, puis planta ses prunelles glacées dans celles de la jeune fille.

- N'importe quel objet de cette pièce, d'un prix assez élevé pour payer un loyer du Bas-Quartier pendant quelques mois, quelques années même, dépendant de ton oeil expert. Tout ça, pour un seul secret, un secret qui m'intéressera d'une manière ou d'une autre. Bien mieux cela, que de nettoyer les biens poussiéreux d'un vieillard, qu'en dis-tu?

Les lèvres du bijoutier se décomposèrent en une moue faussement désolée.

- Or, si je m'ennuie, j'ai toujours l'option d'appeler la patrouille. Ils me doivent quelques services, alors je crois qu'ils pourront facilement t'embarquer pour "intrusion dans un domicile privé", ou une connerie du genre... Alors, tu acceptes ou tu dégages?

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Locke Casseli

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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyLun 20 Jan - 21:51

Les suppositions du bijoutier étaient ridicules, beaucoup trop stéréotypées. Locke n'était pas orpheline, sans scrupules jusqu'à un certain point, mais tout de même. Toutefois, le bijoutier avec entièrement raison sur un certain point. Locke n'avait rien vu du monde noir et elle en était pleinement consciente. À vrai dire, elle l'évitait à tout prix, le fuyait comme la peste. Qui donc voudrait se heurter à une telle réalité? Locke préférait rester à la surface, sans s'aventurer trop loin. C'était inutile, dangereux et stupide de descendre volontairement dans le monde noir. La jeune femme avait la rare chance de n'avoir jamais réellement souffert, d'avoir évité la guerre. Pourquoi alors chercher à aller plus loin? À inviter la douleur à entrer dans son corps, à se faire mal volontairement? Locke n'avait qu'une vie à vivre et elle considérait sotte l'idée de faire de telles choses et d'ainsi gâcher le court temps qui lui était alloué sur cette terre. Égoïste, ignorante, les citoyens pourraient dire ce qu'ils voudraient à son propos, elle ne changerait pas pour autant. Peu importe, Locke trouvait l'offre du vieillard intéressante, un secret contre un bijou. Celle-ci était farfelue et la manière dont elle avait été présentée ridicule, mais Locke ne pouvait s'empêcher de l'accepter, peu importe si le bijoutier bluffait ou non. Il ne semblait pas être une menace de toute façon, malgré son chantage avec la patrouille. Locke voyait en lui un homme désintéressé, qui cherchait seulement à tuer du temps. La patrouille ne serait probablement jamais appelée et elle de son côté, serait déjà partie, peu importe la situation.

-J'accepte ta proposition, quoique je n'ai malheureusement pas de secrets grandioses. Sois gentil avec moi et n'appelle pas la patrouille si jamais je te déçois. Je ferai de mon mieux. Ma vie n'est pas très intéressante, je ne suis après tout qu'une jeune fille naïve du Bas-Quartier sans aucune expérience.

Locke réfléchit. Elle avait plus ou moins envie de divulguer de réelles informations à propos d'elle, mais d'un autre côté elle savait bien qu'elle ne saurait inventer un faux secret. Locke avait peu d'imagination et tout se limitait entre les frontières de ce qu'elle connaissait déjà. Aucune place pour la créativité. Tout ce qu'elle serait capable de faire serait de raconter un secret inventé aussi inintéressant que les vrais qu'elle possédait. Alors pourquoi pas? Pourquoi ne pas divulguer une partie de sa vie à cet inconnu? Locke doutait que cela impressionne l'homme, mais une fois, juste pour une fois, elle aimerait partager sa vie avec quelqu'un. Voir la réaction du bijoutier. Entendre ce qu'il avait à dire. Sozhalet serait parfait, car elle ne le reverrait probablement plus de toute façon.  Cela importait peu qu'il soit au courant de quoi que ce soit ou ce qu'il pense d'elle. Cela valait la peine d'être essayé. Dans une moue forcée, Locke commença à parler :

-La seule idée qui m'est venue en tête, c'est l'histoire de mon arrivée ici et de mon frère, ce n'est pas un « secret » en tant que tel, mais je n’ai rien de plus captivant à dire de toute façon. Aucun secret juteux pour les vieilles commères. C'est à laisser ou à prendre, c'est le mieux que je peux offrir.

Locke soupira, puis commença à retracer son passé.

-Je viens d'un petit village en bord de mer, plutôt éloigné d'ici. Je vivais là avec mes deux parents et mon grand frère, Éric. Toutefois quand la guerre est arrivée, mon frère s'est enrôlé, volontairement en plus, comme l'idiot qu'il est. Ça l'a été le signal de départ pour moi. La vie était plutôt ennuyante dans un minuscule village comme le mien. Sans Éric, c'était pire. J'ai attendu la fin de la guerre, puis suis partie en entendant parler de Pacem Minara. Honnêtement, je ne sais même pas si mon frère est en vie, mais j'espérais en quelque sorte qu'il se soit installé ici et qu'on se rencontre... Non. En fait je ne sais pas, je ne sais même pas si je m'ennuie réellement de lui. Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais pas ce que j'attends, ni ce que je suis venue faire ici. Tout ce dont je suis sûre, c'est que cette guerre était ridicule. Inutile et meurtrière. C'est tellement con les humains, les elfes, les nains. Beaucoup trop de personnes sont mortes sans jamais savoir pourquoi elles se battaient. Ça m'enrage juste à y penser, juste à m'imaginer que mon frère fait probablement partie de ces imbéciles  « morts au combat ». Quelle blague.

Locke fit une pause et expira profondément. Elle avait honte d'elle-même, honte d'avoir divulgué autant de faits inutiles à ce vieil homme qui n'en avait rien à foutre. Elle était ridicule. Elle se sentait toutefois bien, elle avait l'impression d'avoir l'âme plus en paix. Ce sentiment était étrange et dérangeant pour elle. Cela faisait si longtemps qu'elle avait mentionné sa famille à quelqu'un. C'était comme si elle avait pris conscience du fait que ses parents et son village, malgré le fait qu’elle les ait quittés, existaient toujours. Agacée par son comportement hors de l'ordinaire, elle reprit :

-Alors vous voyez M. Sozhalet, je ne suis pas orpheline. J'ai quitté ma famille de plein gré. Puis si je m'habille en cochon, c'est que je n'ai pas les moyens de faire autrement. Mais je n'ai pas honte de qui je suis ni de la manière dont je me vêts. C'est beaucoup mieux à mon avis que de vivre au Haut Quartier entouré de snob et d'hypocrites.  Alors c'est ça pour ce qui est de moi.

-Urgh, J'ai assez parlé aujourd'hui pour compenser l'année au complet, se murmura-t-elle dans une voix contrariée. Elle décida toutefois de poser une dernière question au bijoutier.

-Avant que vous me jetiez à la porte sans rien me donner pour mon histoire pathétique, pouvez-vous me dire au moins si vous connaissez des gens, des soldats qui sont venus s’installer ici après la guerre, ou sont-ils tous morts?

L’expression terne des yeux de  Locke eut soudain un infime éclat. Elle s’était trop emportée sur sa famille le désir de revenir avec un bijou dans ses poches c’était transformé en envie de savoir ce qui était réellement arrivé à Éric et de mettre le tout de côté, une fois pour toutes. Pendant un court instant, Locke avait eu la curiosité d’un enfant, l’enthousiasme d’une fillette qui voulait aller rejoindre son grand frère.
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James Sozhalet
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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyVen 24 Jan - 15:03


- Je viens d'un petit village en bord de mer, plutôt éloigné d'ici. Je vivais là avec mes deux parents et mon grand frère, Éric. Toutefois quand la guerre est arrivée, mon frère s'est enrôlé, volontairement en plus, comme l'idiot qu'il est. Ça l'a été le signal de départ pour moi. La vie était plutôt ennuyante dans un minuscule village comme le mien. Sans Éric, c'était pire. J'ai attendu la fin de la guerre, puis suis partie en entendant parler de Pacem Minara. Honnêtement, je ne sais même pas si mon frère est en vie, mais j'espérais en quelque sorte qu'il se soit installé ici et qu'on se rencontre... Non. En fait je ne sais pas, je ne sais même pas si je m'ennuie réellement de lui. Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais pas ce que j'attends, ni ce que je suis venue faire ici. Tout ce dont je suis sûre, c'est que cette guerre était ridicule. Inutile et meurtrière. C'est tellement con les humains, les elfes, les nains. Beaucoup trop de personnes sont mortes sans jamais savoir pourquoi elles se battaient. Ça m'enrage juste à y penser, juste à m'imaginer que mon frère fait probablement partie de ces imbéciles  « morts au combat ». Quelle blague.

Durant tout le monologue, les yeux glacés de James ne quittèrent pas ceux de son invitée, qui s'était imposée, d'une certaine manière, mais bon... il devait s'avouer qu'il commençait à apprécier sa compagnie. Yoland allait rire de lui à s'en tordre les boyaux lorsqu'il remonterait dans la cuisine, à moins qu'il n'ait décidé de se piquer une sieste dans son propre lit. Lorsque l'histoire fut finie, James se recula sur son banc, croisa ses bras, circonspecte, et soupira d'un air las. Pourtant, il avait apprécié l'histoire. Elle valait plus que les multiples aventures d'adultère ou de cleptomanie, qui l'ennuyaient et dont leur propriétaire finissait le plus souvent dans un cachot perdus, l'instante d'une journée ou de quelques semaines. Il avait beaucoup d'imagination pour les accusations, il allait sans dire. Non, ce n'était pas ça. Les mots lui avaient rappelé une rage ancienne, enfouie sous des couches d'indifférence que lui-même avait posées. Une colère qui l'avait malheureusement maintenu en vie sur les champs de bataille, là-bas, dans les ruelles des villages et sur la terre battue des repaires secrets, pillés et détruits par ses propres compatriotes assoiffés de sang et de vengeance inutile. Il se souvenait très bien de ces gamins qui se donnaient des airs héroïques lors de leur arrivée dans les campements des Sauveurs, bruyants et désireux de prouver une futilité quelconque. Ils se targuaient de vouloir protéger leur famille, dulcinée, amis, chien ou perroquet. Certains même, durant les premiers jours, prenaient soin de leur chevelure, de leurs barbes, de leur apparence, quoi. Comme si faire la guerre était un spectacle. Néanmoins, un mois plus tard, ils avaient perdu cette vitalité qui leur était chère, et se fondaient dans la masse de corps sans âme qu'ils étaient tous devenus. Les Sauveurs avaient réussi à casser tous les meneurs, toutes les revendications, pour faire des habitants du Royaume, un peuple soumis. Quelle belle bataille de feu et de sang.

Il lui arrivait encore de rêver à Aweldiess. À sa boutique, modeste espace coincé entre une pâtisserie elfique et un tailleur spécialisé en petite taille (pour les nains, quoi. Et les enfants aussi, de toute façon, les deux avaient la tendance à tempêter sur des conneries). Il se souvenait d'étals ordonnés, remplis de gemmes plus gros que son poing et de fins bijoux dont les fils n'étaient pas plus épais qu'un cheveu. Les rayons du soleil entraient par les grandes ouvertures pratiquées dans le mur, colorés par les vitraux de verre, de céramique et de pierre translucide. Des gens sympathiques venaient et allaient, souriants. Dans son atelier le soir, à l'abri de sa fiancée, il pouvait pratiquer son véritable art, courbé au-dessus d'une rangée d'outils insolites. À cette époque là, il fut venu un temps où il se disait être heureux.

- Avant que vous me jetiez à la porte sans rien me donner pour mon histoire pathétique, pouvez-vous me dire au moins si vous connaissez des gens, des soldats qui sont venus s’installer ici après la guerre, ou sont-ils tous morts?

Oui, il en connaissait. Plusieurs, même. La moitié des hommes qui travaillaient aux forges du Bas-Quartier avaient fait la guerre. Il en restait un peu partout, à Pacem Minara et ailleurs dans le royaume. Au premier coup d'oeil, on ne pouvait pas déterminer qui avaient foulé les corps des victimes parmi la foule qui marchait dans les rues pavées. Les anciens combattants trouvaient même la force de rire à certains moments. Pourtant, lorsqu'on observait attentivement le regard de ceux-là, il y avait quelque chose de mort, un éclat de lumière qui avait plongé dans l'ombre des martyrs. Il considéra la jeune fille, sa tignasse rebelles, ses joues creuses et la lueur d'espoir qui venait d'illuminer son visage. Il soupira de nouveau, se leva et marcha un peu entre les piles de papiers poussiéreux, tentant machinalement de ranger une broche ou un bracelet, pour finalement les reposer au même endroit. Le silence régna une minute ou deux sur la pièce. James tentait de formuler une réponse. Il n'avait jamais été doué pour ce genre de situation: la seule chose qu'il réussissait à faire, c'était de provoquer une crise de larme ou d'offenser quelqu'un. Il pesa donc ses mots, parlant lentement.

- Tu sais, naïve comme tu...

Il en venait à désespérer de lui-même. Un dindon ferait mieux. Pas moyen de trouver un mot sarcastique, ou à la limite ironique. Il leva les yeux au ciel, haussa les épaules, et son visage devint grave, sérieux.

- Je vais être franc avec toi, plus la guerre est loin de moi, mieux de me porte. Je pense que nous partageons la même vision des choses là-dessus.

Il marqua une pause.

- Il faut que tu comprennes qu'il y en avait des milliers, d'Éric, dans les rangs. Beaucoup d'entre eux ont péri, comme tout le monde. Il y en a qui ont survécu, et qui ont suivi sur leur propre chemin, disparus aux yeux de leurs camarades. Il n'y avait pas de registre. Les généraux n'avaient pas le temps de compiler le nom des morts et d'envoyer un petit bouquet de roses à toutes les familles. Les survivants des Sauveurs sont disséminés dans le Royaume, et certains font partie d'une milice nomade destinées à exterminer les derniers Élus de ces terres.

Il jeta un coup d'oeil à la fenêtre, puis baissa le ton.

- Cependant, si, par un quelconque hasard, ton frère aurait eu un Don et aurait rejoint Daya, il se serait sûrement installé à Pacem Minara après la guerre. Les patrouilles des Normaux ne s'aventurent pas par ici. Si c'est le cas, tu t'informeras auprès des forges. La plupart de leurs employés sont d'anciens soldats.

Il se forma sur les lèvres de James ce qui pouvait être une tentative de sourire sincère, ô combien subtile et difficile à percevoir à l'oeil nu. De ses mains, il désigna les étagères avec un geste théâtral. Les diamants étincelèrent sous les rayons lumineux, et le lustre des pierres définirent le contour des précieux chef-d'oeuvre. Le niveau sonore de la voix de James s'amplifia:

- Allez, j'ai bien aimé les adjectifs que tu as utilisés pour décrire les marionnettes qui habitent ici. Je te laisse repartir avec un petit souvenir. Si tu veux, tu peux jeter un coup d’œil aux trucs un peu plus coupants. Ils sont dans la cave. Si tu as d'autres questions, je serais en-haut, en train de préparer mon deuxième déjeuner, parce que cet idiot de chat a bouffé le premier à cause de tes manières peu civile. Essaie de ne pas tomber dans les escaliers. Je n'aimerais pas ramasser un cadavre supplémentaire en ces lieux.

Avant de monter, un cadre de bois brut accrocha le regard de James. Le seul cadre de la pièce, dont la modestie tranchait avec l'opulence de la pièce. À l'intérieur se trouvait le croquis d'une fleur de muguet, accompagné de quelques mots illisibles. Il le regarda longtemps, et finit par baisser la tête, pris de mélancolie.

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Locke Casseli

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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptySam 12 Avr - 16:24

Locke retint du mieux qu'elle pouvait toutes les informations qu'on venait de lui offrir. Les lieux où se renseigner, le nom de cette organisation, Daya. Elle se souvenait d'avoir déjà entendu ce mot, mais le sujet ne l'ayant jamais interpellé, elle n'avait pas pris la peine d'écouter. Regrettait-elle ce choix? Non, bien sûr. Elle pensa brièvement à Éric. Il ne pouvait avoir de don, elle en était persuadée. Elle aurait été au courant, ou des murmures indiscrets et rumeurs se seraient fait entendre à Eastloch à son propos. De plus, comment son frère si fier et grande gueule aurait pu garder un secret aussi important pour lui-même? Locke savait que Daya ne serait pas l'endroit où elle retrouverait Éric. Toutefois, cette organisation pourrait toujours lui être utile, à elle, alors elle rangea soigneusement cette information dans sa mémoire. Quoi d'autre? Rien. Tous les conseils du vieux avaient été retournés de tous les sens dans son esprit et elle se retrouvait à nouveau devant rien. Le vide, elle partait à zéro. Aussi bien abandonner l'idée de revoir un jour son frère. Son cœur se serra et la femme dut rapidement reprendre contrôle de ses émotions avant de tomber plus loin. Il ne fallait pas qu'elle se laisse emporter. Elle ne pouvait pas, elle n'avait pas le choix. Montrer ses faiblesses à qui que ce soit était une erreur qui s'avérait la plupart du temps être fatale. Elle devait se contenir, se forger une carapace et ne rien laisser paraître. Mettre un masque et jouer la comédie, voilà tout. Elle prit une grande respiration, puis se ressaisit. Le bijoutier avait finalement décidé de la laisser repartir avec un objet et elle devait choisir rapidement, d'autres travaux l'attendaient au Bas-Quartier. Elle survola d'un œil curieux les bijoux du vieillard. Il en avait partout, dans tous les recoins de la pièce, empilés les uns sur les autres, parfois tombés par terre. La plupart se trouvaient dans des endroits insolites. Après quelques minutes, Locke sourit en voyant celui qu'elle désirait au sol, couvert de poussière et de poils de chat. Toi et moi, on est pareille. Deux trucs qui ramassent toutes sortes de saletés, oubliés dans un coin obscur et dont personne ne veut. Elle le ramassa de manière très délicate, puis l'essuya avec la manche de son chandail. C'était un collier, avec beaucoup moins de fioritures que ceux proposés aux bourgeoises, mais avec quelque chose d'unique. Il était simple et pourtant, il était magnifique. Une simple chaîne en argent avec au bout une pierre bleu azur, entourée de fils de métal aux courbures étranges. Elle l'adorait. Ce bijou, cette couleur lui rappelait sa terre natale, la mer qu'elle aimait tant. Son cœur s'emballa à l'idée de repartir avec un si beau collier travaillé à la main. Elle s'apprêta à le mettre naïvement autour de son cou quand brusquement, elle s'arrêta.

Non.

Locke regarda ses mains. Elles étaient sales, crasseuses et usées plus qu'elles n'auraient dû l'être pour quelqu'un de son âge. Elle passa ensuite à ses vêtements. Ils étaient à peine décents, de vieux chiffons effilochés et troués à plusieurs endroits. Finalement, elle se vit dans un miroir. Une jeune femme au visage morne, à l'air ennuyé, aux cheveux sales et en broussaille. Une petite femme qui avait l'air d'un gamin de la rue. Un bijou? Pour toi? Ridicule. Ces choses ne sont pas pour les gens comme toi. Locke en vint à la réalisation qu'un bijou comme celui-là n'avait rien à faire au Bas-Quartier. Où le mettrait-elle, une fois revenue chez elle? La porte de son appartement ne se barrait même pas. Quand aurait-elle l'occasion de le porter, sans avoir l'air d'une folle? Jamais, bien sûr. Elle n'appartenait pas à ce monde. Locke, attristée, posa le bijou sur une des tables principales. Puis, après avoir réfléchi, elle retira un des bijoux génériques posés sur un présentoir et le remplaça par celui-ci. Tu le mérites beaucoup plus. Tu vois, même les plus petits peuvent arriver à se hisser en haut. Elle descendit par la suite au sous-sol pour se choisir un objet plus approprié. Quelque chose qu'une gamine du Bas Quartier pouvait se permettre de posséder.

Les escaliers étaient en effet en très piètre état et Locke manqua plusieurs fois de tomber. Heureusement, elle y échappa. Si ce n'était pas pour ce vieux, elle aurait sûrement eu quelques os brisés. Les armes étaient toutes aussi impressionnantes que les bijoux. Aussi bien travaillées, aussi variées et aussi jolies. Bien que le principe d'une arme était macabre, l'objet en tant que tel avait un certain charme. Le regard de Locke se posa tout de suite sur un poignard au manche travaillé minutieusement. Il avait une forme pratique et surtout, meurtrière. Locke pourrait aisément se défendre avec ce dernier. Elle décida de le prendre : il était beau et efficace, tout ce dont elle avait besoin. La jeune femme était toutefois déçue de repartir avec un tel objet, tandis qu'elle aurait pu s'offrir quelque chose de beaucoup plus digne et élégant. Peu importe, Locke fit la moue et remonta lentement les escaliers, faisant attention à ne pas trébucher. Une fois rendue au rez-de-chaussée, elle hésita. Allait-elle monter à l'étage, aller voir le bijoutier une dernière fois avant de partir, peut-être même le remercier, ou partirait-elle sans demander son reste? Habituellement, elle ne se serait pas questionnée, mais le vieil homme avait été d'une bonté particulière et-

Pitié non pas ça.

Elle n'allait pas réellement commencer à apprécier le vieux? Quelle horreur. Peu importe, pensa-t-elle, il m'a tout de même offert une arme de qualité non négligeable. La moindre des choses, c'est d'aller le remercier. Allez, je monte vite fait et c'est fini.

Locke essayait de se persuader avec ses mensonges qu'aller voir le bijoutier une dernière fois était justifié. Qu'elle ne faisait que suivre ses principes à la lettre. Toutefois, elle connaissait très bien la vérité et celle-ci était d'un ridicule total.

Une fois arriver devant l'homme, elle commença tout de suite à parler.

-J'ai choisi ce poignard, alors je voulais seulement....vous dire merci. Voilà, merci. Oh et réparez vos foutus escaliers un jour, ça serait dommage qu'une grosse bourgeoise les dégringole et se pète la gueule... quoique je ne vois pas ce qu'une grosse bourgeoise ferait à aller se dénicher une arme de toute façon...

Silence.
Elle était terrible. Locke n'était jamais capable de parler normalement à quelqu'un. Elle vivait de son sarcasme et insultait les gens comme elle respirait. À l'extérieur de cette zone de confort, elle s'avérait n'être qu'une gamine qui ne savait pas comment s'exprimer normalement. Devait-elle partir tout de suite, ou attendre une réponse? Elle décida d'allouer au bijoutier quelques secondes supplémentaires à son attente avant de partir rapidement de la place.
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James Sozhalet
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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyMar 8 Juil - 20:38


Tout ce qu'il désirait, c'était la paix. La sainte paix, la douce paix. Une paix qui lui était difficile à obtenir, voir impossible durant plusieurs semaines, voir des mois. Il y avait toujours un client capricieux qui venait cogner à sa porte, faisant fit du panneau "Je suis en voyage. Je ne sais pas quand je reviens. Allez-vous-en ou j'appelle la police et je vous fait arrêter". Le vieux mettait souvent ses menaces à l'oeuvre, si bien qu'il détenait le record imbattable du nombre de poursuites pour tapage nocturne - bien que la situation n'eut aucun rapport avec un tapage nocturne quelconque. Cependant, il ne sut jamais vraiment pourquoi il avait ouvert la porte à la jeune fille. Ni pourquoi il l'avait laissée s'imposer dans sa boutique. Il avait décidé de proposer un précieux bijou de sa collection à une femme qui ressemblait aux pauvres morveux qui couraient dans la rue. Il ne voulait pas s'avouer qu'il trouvait amusant son caractère fourbe, ni les bonnes histoires. C'est pourquoi il décida de retourner à la perspective de son bol de céréales au champignons, qui pour une raison ou une autre, lui semblait particulièrement intéressant ce matin là. La main sur la rampe de l'escalier, il jeta un dernier coup d'oeil dans la boutique. Une onde de choc glaça ses doigts et assécha sa gorge. Son coeur commença à cogner dans sa poitrine à une vitesse fulgurante.

Merde, merde, merde. Il me semblait pourtant les avoir tous caché dans les coffres. Et remerde. Si ce bijou sort d'ici, ça risque de très mal se finir.

Pourtant, le collier que la fille avait déniché était un chef-d'oeuvre. Les fins fils d'argent, tissés en un motif complexe, avaient gardé leur lustre malgré la poussière et l'âge. Le saphir étincelait dans le soleil: les rayons qui le transperçaient étaient déviés et formaient une myriade d'étoiles multicolores au plafond. Pendant quelques secondes, la boutique fut plongée dans une atmosphère féerique. James ouvrit grand les yeux alors qu'il assistait à un spectacle magnifique auquel il avait longtemps renoncé. Entre les mains de la jeune femme, le collier semblait émettre sa propre lueur. Soudain, après l'avoir longtemps observé, Locke fit mine d'essayer à son cou le bijou. Le vieil homme fut pris de panique et maudit l'angoisse qui paralysa ses jambes et ses cordes vocales. La seule chose qui le sauva fut le doute de la fille. Elle déposa la merveille sur une table et sembla y renoncer du même coup. James souffla de soulagement seulement lorsqu'elle eut disparu dans les profondeurs du sous-sol. Il s'avança lentement vers le présentoir, comme s'il eut peur de le briser avec la seule force de son regard. Il prit le bijou entre ses mains, et l'examina longuement. Il se souvenait maintenant. Il était encore dans la fleur de l'âge lorsqu'il avait créé cette beauté. Dans son grand atelier, dont les fenêtres donnaient sur les jardins royaux, il avait méticuleusement assemblé chaque fil, de façon à donner l'illusion de minuscules branches s'entremêlant. Il ne lui restait qu'à former les feuilles lorsque son futur propriétaire disparut lors d'une excursion dans les bois hantés. Le bijou ne fut donc jamais complété, mais il resta dans la collection personnelle de James, jusqu'à devenir un lointain souvenir, plusieurs décennies plus tard, dans une sombre boutique d'un coin perdu du Royaume. Au moins, le pire avait été évité. Le bijoutier serra les dents: il ne pouvait s'imaginer le collier en vente au marché noir, à la vue et à la portée de tous et chacun, des bonnes gens comme des escrocs de première classe. Il ferma les yeux, puis remonta à la cuisine, le collier toujours en main.

Peu de temps s'écoula avant que James n'entendit des bruits de pas dans l'escalier grinçant qu'il n'avait jamais voulu réparer. Il s'était assis, le collier toujours dans les mains. Mais ce dernier ne brillait plus. Il était devenu comme tous les autres. Splendide, certes, mais commun au travers de l'opulence de la collection encore plus grande de bijoux qui prenait place dans tout l'appartement. Il ne se retourna pas lorsqu'il sentit une présence dans son dos, trop occupé à ses pensées.

-  J'ai choisi ce poignard, alors je voulais seulement....vous dire merci. Voilà, merci. Oh et réparez vos foutus escaliers un jour, ça serait dommage qu'une grosse bourgeoise les dégringole et se pète la gueule... quoique je ne vois pas ce qu'une grosse bourgeoise ferait à aller se dénicher une arme de toute façon...

Toujours de dos, James ricana un peu. C'est qu'il y en avait, de grosses bourgeoises qui pensaient pouvoir se défendre avec l'une de ses armes, alors qu'elles n'étaient même pas capables de supporter la vue d'une goutte de sang sans tomber inconscientes. Il en avait vu descendre avec leurs lourdes robes aux milles et une épaisseurs de tissu, avec leurs coiffures hautes retouchées aux heures par des gens qui se disaient des experts. Il en avait même vu se plaindre du tranchant de la lame: Oh, mais quelqu'un pourrait se blesser avec une telle chose! Il pourrait y avoir des accidents! Bleh, accident ou pas, les petites gens de la haute ne voulaient pas de ses armes autrement que pour les accrocher au-dessus du foyer -et pour se faire assassiner avec par leurs domestiques malhonnêtes. Il se retourna vers elle, et analysa ses joues légèrement rouges tant elle était mal à l'aise. Il soupira:

- Si je peux en éliminer quelques unes avec ces foutus escaliers, le monde se portera mieux, c'est moi qui te le dit.

Il marqua une pause et se retourna pour dévisager Locke.

- Oh, et ne me remercie pas. Je déteste les remerciement. C'est une tradition totalement futile créée par des êtres qui se croient supérieurs par leurs politesses de merde.

Il dévisageait la jeune fille de plus en plus, observant certains détails invisibles au premier regard. Les taches de boue derrière les oreilles et en-dessous des ongles courts. Les vêtements légèrement trop grands, pour se confondre dans la masse... ou pour se donner l'illusion de grandeur et de force? Les yeux inexpressifs d'abord, puis animés d'une profonde lueur d'intelligence et de flegme contrôlé. James désigna le collier.

- Tu sais, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu briller de cette façon l'une de mes oeuvres... spéciales.

Il se racla la gorge et toussa un peu. Satanés champignons qui n'avaient rien à faire dans la cave. Il soupira.

- Cela faisait une éternité, à vrai dire. Cela remonte avant même que la Grande Guerre qui a séparé les Élus et les Normaux ne soit déclenchée par un fou furieux. Ces bijoux brillaient à l'approche d'un Don, quelqu'il soit. Ils brillaient si intensément... Je m'émerveillais toujours de voir les panachés de couleur embellir la pièce dans laquelle je me trouvais, lorsque les pierres précieuses s'illuminaient par elles-même. Je me demande bien pourquoi celle-ci s'est allumée dans tes mains, n'est-ce pas?

Toute cette situation ennuyait James. Il fit une moue à la fille. Encore une autre qui ne va rien comprendre, ou bien tenter de cacher son Don à cause de ces foutus tabous. Il lança le collier en direction de Locke.

- Allez, tu peux partir avec ça aussi. Je pense qu'elle t'aime bien. Son nom est Styln. Elle est prisonnière de ma modeste boutique depuis plus de 40 ans. Cela lui fera le plus grand bien de voir du pays, ou du moins ce qu'il en reste. Alors, tu me promets de veiller sur elle?

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Locke Casseli

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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyVen 15 Aoû - 16:51

- Si je peux en éliminer quelques-unes avec ces foutus escaliers, le monde se portera mieux, c'est moi qui te le dit.

Locke ne put s'empêcher de sourire. Alors, James Sohzalet était ce genre de personne. Ces gens qui se mêlent à la haute société, mais n'en font jamais vraiment partis. Ces gens qui sont riches, mais ne sont pas pour autant satisfaits. Ces gens qui, malgré leur statut, ne sont jamais à leur place. S’il les déteste autant, il doit se sentir bien seul dans le Haut Quartier, pensa Locke.

- Oh, et ne me remercie pas. Je déteste les remerciements. C'est une tradition totalement futile créée par des êtres qui se croient supérieurs par leurs politesses de merde.

Locke le pensait aussi, pour la plupart des cas, pourtant... Cette fois-ci, cette rare fois-ci les mots qui étaient sortis de la bouche de Locke étaient honnêtes et sentis. Ne vois-tu pas, vieillard, que je ne te donne pas une politesse par obligation sociale, mais bien parce que je le pense vraiment? Depuis quand les personnes de mon espèce ont-elles appris le savoir-vivre des élites? Je n'étais pas formelle, je... Locke se mordit la lèvre. Inutile d'y penser davantage.

- Tu sais, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu briller de cette façon l'une de mes oeuvres... spéciales.

Briller?

- Cela faisait une éternité, à vrai dire. Cela remonte avant même que la Grande Guerre qui a séparé les Élus et les Normaux ne soit déclenchée par un fou furieux. Ces bijoux brillaient à l'approche d'un Don, quel qu’il soit. Ils brillaient si intensément... Je m'émerveillais toujours de voir les panachés de couleur embellir la pièce dans laquelle je me trouvais, lorsque les pierres précieuses s'illuminaient par elles-mêmes. Je me demande bien pourquoi celle-ci s'est allumée dans tes mains, n'est-ce pas?

Le pouls de Locke s'accéléra. Elle essaya tant bien que mal de rester impassible, bien qu'elle savait que toute personne le moindrement compétente aurait pu deviner son malaise. Merde, merde et merde. Pourquoi n'avait-elle pas elle aussi remarqué ce scintillement? C'était quoi ce foutu bijou, une arme contre les Élus? Voulait-il la dénoncer? Si elle était découverte en tant qu'Élue, elle...

- Allez, tu peux partir avec ça aussi. Je pense qu'elle t'aime bien. Son nom est Styln. Elle est prisonnière de ma modeste boutique depuis plus de 40 ans. Cela lui fera le plus grand bien de voir du pays, ou du moins ce qu'il en reste. Alors, tu me promets de veiller sur elle?

Styln? Dequoi ce bijoutier parlait donc? Une pierre avec un nom? Avec des yeux? Locke jura intérieurement contre son ami qui lui avait mentionné cette boutique. Si elle avait su que ce vieux pouvait détecter les dons et qu'il était aussi givré, elle aurait passé son tour.

Quoique...

Serait-ce possible que la pierre soit réellement en vie?

Locke, qui avait habilement attrapé le collier, le tenait maintenant le plus loin d'elle possible, en le fixant d'un air à la fois dégouté et surpris.

-Attend un peu là, tu es en train de me dire que cette chose est vivante? Et qu'elle a un nom? Je peux bien faire voir du pays à ton collier, mais certainement pas si il brille comme ça chaque fois que je le porte. Non mais, il me nargue ou quoi? On dirait une invitation. "Allez, venez péter la gueule à cette fille, c'est une Élue" non-merci Sohzalet, il est bien beau ton collier, mais je tiens à ma vie. À moins que tu me dises pas tout... Dis, tu comptais pas me laisser partir sans m'expliquer c'est quoi tout ce merdier? Allez, j'ai raconté mon histoire, maintenant explique-moi c'est qui cette "Styln".

Elle s'assit proche du vieux et attendit son explication avec impatience. S’il y avait des avantages à la possession d'un tel collier, elle passerait par-dessus les quelques inconvénients qu'apporterait cette lumière étrange qui s'en dégageait.
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James Sozhalet
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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyVen 9 Jan - 15:37


Lorsqu'il eut terminé de parler, que le silence tomba dans la cuisine, sale et mal entretenue, James dévisagea la fille en fronçant les sourcils. Il redoutait fortement sa réaction. Allait-elle tourner les talons, et, optionnellement, s'empêtrer dans les marches bancales, se tuant par la même occasion? Allait-elle s'effondrer sur le sol et lui offrir le regard plein de terreur qu'il avait tant subi? Ou bien, option plus réaliste, passerait-il pour plus fou qu'il ne l'était en vérité? La malaise de la fille, malgré ses vaines et infructueuses tentatives de le cacher, faisait rougir ses joues d'un sang pompé à toute vitesse par son coeur, si coeur il y avait sous le sarcasme, l'ironie et le désir de se montrer résistante. Sous le fâcheux caractère de cochon qui l'avait empêché de manger ses champignons, aussi. Tandis qu'elle serrait la mâchoire sous l'influence du stress, tandis que sa jolie voix sourde et empreinte de mépris ne se faisait pas entendre, il s'adonnait à son jeu préféré, jeu auquel il n'avait pas joué depuis la fin de la guerre et qui éveillait en lui des souvenirs de beaux jours.  

Il avait en tête des moments passés dans une pièce annexée à la boutique, minuscule mais magnifique, agrémentée de minces vitraux colorés du sol jusqu'au plafond, de fleurs elfiques aux parfums enivrant. De délicates pétales aux couleurs d'or et d'argent, qui pliaient sous le poids des pistils d'un jaune vif. Pas comme ces foutues mauvaises herbes qui empestent dans les jardins pompeux des bourgeois. Il avait en tête les deux chaises de bois ouvragé, si belles et étonnamment confortables, qui trônaient au centre de la pièce. Il s'y assoyait souvent. Il contemplait, il examinait ses clients tandis que ceux-ci considéraient le bijou. Polymorphie? Télépathie? Ou simple maîtrise des éléments? Trouver les Dons était pour lui un rituel incomparable, bien que, dans la majorité des cas, il ratait lamentablement. De toute façon, la pierre le lui disait bien assez rapidement, avant de disparaître dans la foule avec son nouveau propriétaire.

- Attend un peu là, tu es en train de me dire que cette chose est vivante? Et quelle a un nom? Je peux bien faire voir du pays à ton collier, mais certainement pas s'il brille comme ça chaque fois que je le porte. Non mais, il me nargue ou quoi? On dirait une invitation. "Allez, venez péter la gueule à cette fille, c'est une Élue" non-merci Sohzalet, il est bien beau ton collier, mais je tiens à ma vie. À moins que tu me dises pas tout... Dis, tu comptais pas me laisser partir sans m'expliquer c'est quoi tout ce merdier? Allez, j'ai raconté mon histoire, maintenant explique-moi c'est qui cette "Styln".

James soupira en se grattant la barbe. Il considéra les grands yeux curieux qui le dévisageaient sous la masse chiffonnée de cheveux bruns foncés. Il nota aussi le poignard en ivoire et en acier nain qui ornait désormais la hanche de la gamine, défiant quelconque bandit du Bas Quartier de s'y attaquer. Bon choix, pratique et meurtrier. Il ferma les yeux, un instant. Si tu savais, petite, combien certains donneraient leur mère, leur père et leur chat pour ne serait-ce qu'obtenir qu'une infime partie de la puissance de cette pierre, tu ne poserais pas tes saletés de questions à la chaîne, tu te tairais et tu me fouterais la sainte paix. Comment lui confier le collier sans trop en révéler. Comment commencer? Comment s'assurer que le collier ne se retrouve pas vendu comme cadeau de mariage à un pauvre type qui n'avait pas encore compris que les femmes humaines n'étaient que des démons qui vidaient le portefeuille et l'âme? Il ne voulait pas rentrer dans les détails dans son explication: sa vie n'avait pas été conçue pour être vécue en prison, ni pour être écourtée subitement par le tranchant de la lame d'un Sauveur borné.  

- Tu sais, les elfes ne sont pas seulement arrivés au pays avec ces horribles petites choses qu'ils osent appeler pâtisseries. Malgré le fait qu'ils soient des êtres atrocement désagréables à côtoyer, il se trouve qu'ils créent de merveilleuses mais terribles armes dont la lame ne se dégrade pas, de solides armures qui ne sont pas plus lourdes qu'un tissu de soie. Ils sont aussi à l'origine de ces bijoux extraordinaires, extrêmement rares et incroyablement puissants. Tu en tiens d'ailleurs un spécimen entre tes mains.

James marqua une pause, désignant du menton le joyau à la couleur de l'océan.

- Malheureusement, ce n'est pas avec de simples pinces et des marteaux sommaires que sont créés ces chefs-d'oeuvre. Les elfes ont même élevé leur fabrication au rang d'art, au même titre que la musique ou la poésie. On appelle cela le Lythei Arnum, la "magie des Dieux". La possibilité de le pratiquer est un Don, au même titre que le tien, retrouvé seulement chez une poignée de personnes, souvent des elfes, exceptionnellement des nains, en aucun cas des humains. On pourrait dire que j'en suis l’exception.

Lentement, James déposa sur la table de bois patiné ses lunettes. Les yeux gris d'acier croisèrent le regard rebelle de la gamine.

- Un artisan qui le maîtrise a la possibilité de réveiller l'âme des diamants, des émeraudes, des rubis... De toutes les pierres précieuses, quoi. Au cas où ton sens de la déduction serait absent, j'ai l'honneur de t'annoncer que Styln est l'une de ces âmes. Au temps où ce connard n'avait pas encore fait sauter Aweldiess, elles servaient de conseillers aux étudiants et aux professeurs des académies, partout dans le Royaume. Tu comprendras très tôt leur langage. Malgré le fait qu'ils ne possèdent pas de cordes vocales, ces trucs peuvent s'avérer terriblement volubiles. Tout est dans la manière dont ils reflètent la lumière, de leur intensité et de leur teinte. Par exemple, Styln était enchantée que tu l'aie déterrée lorsqu'elle nous a donné cette myriade de couleur. Et ne t'inquiète pas, ces bijoux ne sont pas des aimants à anti-Élus. Bien que je n'apprécie pas particulièrement causer avec toi à cette heure du matin - le ventre vide de surcroît, je ne veux tout de même pas occasionner la mort d'une semblable. Ces choses savent quand se taire. D'ailleurs, celle-ci a un jugement supérieur à la moyenne.

Le vieillard enleva de son doigt une bague, dont le minuscule diamant étincela vivement le temps d'un instant, et déposa le bijou aux côtés des lunettes pour se diriger vers les armoires de la cuisine. Il en sortit un pot vieillot contenant une mixture verdâtre, pâteuse et nauséabonde, puis en versa une bonne quantité dans un verre qu'il commença à siroter. Quand je bois ça, je ne peux m'empêcher de vouloir te gueuler après, jeune homme. C'est dégueulasse. Et tu le savais en plus. Il remettait la bouteille dans l'armoire lorsqu'il reprit la parole:

- J'oubliais. Ces merveilles ne sont pas seulement de mignonnes et pratiques camarades. Lorsqu'elles aiment bien leur propriétaire, les âmes minérales leur prêtent aussi volontiers un peu de leur puissance. Cela a pour avantageux effet d'améliorer l'exercice du Don. Styln est considérablement forte, si tu veux mon avis. Mais bon, cela reste ta décision. Tu la prends ou non?

Il laissa son jus caillé de côté pour croiser les bras, son visage offrant une mine patibulaire.

- Mais, si par un malheureux hasard, je retrouverais le collier entre les sales pattes d'un nain, d'un elfe, d'un marchand, d'une mariée, d'un contrebandier, ou d'un quelconque pauvre type qui ne serait pas toi, et seulement toi... Je ne serais plus si tenté de préserver la vie de mes semblables. Un fâcheux accident n'est pas si rare, sur les terres du Royaume.

Lorsqu'il eut fini de parler, un chat gris et maigre apparut du haut d'une armoire, sauta furtivement près du verre précédemment rempli et s'en approcha lentement. Il posait ses pattes doucement sur la céramique, donnant à sa démarche feutrée une allure caricaturale. Avant même qu'il ne fasse la moitié de son parcours, Sozhalet, de dos au comptoir, lui gueula:

- QUE JE TE VOIE Y PLONGER NE SERAIT-CE QUE L'EXTRÉMITÉ DU BOUT DE TA LANGUE ET JE T'EMPAILLE POUR FAIRE DE TOI UNE DÉCORATION DANS LA BOUTIQUE.

Le chat feula et s'assit tout juste à côté de l'objet convoité.
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Locke Casseli

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MessageSujet: Re: Ces gens qui m'énervent [PV: Locke]   Ces gens qui m'énervent [PV: Locke] EmptyDim 29 Mar - 18:48

Locke écoutait attentivement le vieux. Styln. Lythei Arnum. Âmes de pierres précieuses. Elle éprouvait une certaine difficulté à saisir l'ampleur de ce que représentait le bijou qu'elle tenait entre ses mains. Elle réfléchit pendant un instant, puis décida de noter toutes les informations dont elle se rappellerait une fois arrivée à son appartement. Les prendre en note s'avérerait toutefois une tâche complexe, étant donné ses connaissances extrêmement restreintes en écriture. Peu importe, elle se ferait des schémas avec des dessins ou quelque chose du genre.

En sortant de sa réflexion, Locke crut entendre un rire désobligeant. La voix n'était pas celle de l'homme lui faisant face, elle était différente... vaporeuse. Elle avait quelque chose d'irréel, de distant, mais en même temps quelque chose d'une proximité étonnante. Quelques secondes après, elle sentit un léger picotement lui traverser la paume de la main.

Locke arrêta de respirer pendant quelques secondes.

Impossible... ça ne serait pas...?

Locke resta pensive. Une roche se moquerait d'elle? Et puis quoi encore? La seule possibilité que cette pierre, que cette âme minérale ou on ne sait quoi ait réagi à une pensée qu'elle avait eue la terrifia. Elle se sentit vulnérable. Ce malaise était si important qu'elle préférait dédoubler toutes les cicatrices sur son corps et en recevoir la douleur plutôt que ressentir à nouveau cette invasion de son esprit.

Reste calme, Locke. Une roche ça n'a jamais fait de mal à personne. Une roche, ça peut pas te mettre dans la merde.

Alors c'était ça que Sozhalet voulait dire par volubilité? Quel sentiment désagréable, pensa-t-elle.

Locke observa avec dégoût le liquide visqueux que le vieux s'apprêtait à boire. Elle, qui n'avait jamais mangé rien qui pouvait être considéré comme de la "bonne nourriture", restait répugnée par le repas du vieux. Est-ce que tous les bourgeois mangeaient de la sorte? Est-ce que c'était une préparation avec des propriétés spéciales? Elle préférait ne pas s'attarder sur la question.

- J'oubliais. Ces merveilles ne sont pas seulement de mignonnes et pratiques camarades. Lorsqu'elles aiment bien leur propriétaire, les âmes minérales leur prêtent aussi volontiers un peu de leur puissance. Cela a pour avantageux effet d'améliorer l'exercice du Don. Styln est considérablement forte, si tu veux mon avis. Mais bon, cela reste ta décision. Tu la prends ou non?

Bien sûre qu'elle la prendrait, peu importe si elle était pour la garder ou non, elle l'utiliserait de façon à profiter au maximum du cadeau qu'on lui offrait. C'était si rare, après tout.

Un cadeau...

Locke essaya de se remémorer la dernière fois qu'elle avait reçu un présent. C'était il y a longtemps, lorsqu'elle n'avait pas encore quitté Eastloch. Elle avait reçu deux ou trois bidules plus ou moins de valeur dont elle ne se rappelait plus, mais c'était seulement un souvenir étrange qui persistait en son esprit. Un souvenir d'enfance, un truc complètement inutile à se rappeler, mais dont l'image était vivide comme s'il était arrivé hier. Son frère, Éric, s'amusait, dans les rares temps qu'ils avaient de libre, à lui donner une boîte toute simple. "C'est un cadeau pour toi" disait-il avant de s'enfuir en courant, le sourire aux lèvres qui trahissait ses réelles intentions. Chaque fois, Locke ouvrait la boîte avec lassitude et chaque fois, elle y retrouvait une grenouille vivante, les yeux remplis de hâte à l'idée de pouvoir finalement sortir. Son frère espérait qu'elle criait, mais immanquablement, Locke regardait la grenouille incrédule, en ne comprenant pas pourquoi elle s'entêtait à ouvrir la boîte, connaissant d'avance son contenu. Elle la prenait ensuite dans ses mains, s'étant excusée d'avance à l'animal pour son manque de savoir-vivre, puis la lançait à pleine puissance sur le visage de son frère qui hurlait, dégoûté. Ce manège se répétait fréquemment. Il était impossible de décider qui était le plus bête des deux, le frère qui espérait une réaction différente ou la soeur qui souhaitait que le cadeau soit autre qu'un animal visqueux.

Le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais offert a été donné par un vieux décrépi du Haut Quartier.

L'idée même exaspérait Locke. Quelle sorte de vie avait-elle menée jusqu'à présent pour en arriver là? Peut-être qu'en réalité le plus beau cadeau résidait dans les souvenirs des grenouilles d'Éric...

Pouah. Jamais de la vie.

- Mais, si par un malheureux hasard, je retrouverais le collier entre les sales pattes d'un nain, d'un elfe, d'un marchand, d'une mariée, d'un contrebandier, ou d'un quelconque pauvre type qui ne serait pas toi, et seulement toi... Je ne serais plus si tenté de préserver la vie de mes semblables. Un fâcheux accident n'est pas si rare, sur les terres du Royaume.

Ah.
La voilà.
La menace habituelle.
Le ton d'autorité.
La violence sous-entendue.
La mort.

Sozhalet n'était pas si différent des autres, après tout.

Tous pareils, moi y comprise. C'est d'un ridicule... C'est totalement dégoûta-

- QUE JE TE VOIE Y PLONGER NE SERAIT-CE QUE L'EXTRÉMITÉ DU BOUT DE TA LANGUE ET JE T'EMPAILLE POUR FAIRE DE TOI UNE DÉCORATION DANS LA BOUTIQUE.

Locke resta surprise par la voix portante de Sozhalet.
Qui voudrait de cette merde de toute façon? Quel cinglé ce vieux.

Elle s'empressa de répondre au bijoutier pour ne pas que le centre d'attention se retrouve à être son chat.

-Je vais la prendre, Sozhalet. Tant que j'ai pas à la nourrir, tout devrait bien se passer. Et puis j'ai pas l'intention d'essayer de la refiler à quelqu'un, surtout si je ne peux pas la revendre à plein prix parce que si je révèle ses pouvoirs pour Élus, je risque de me faire lyncher sur place. Non merci.

-Sinon, t'aurais pas un guide d'instructions ou quelque chose? Guide d'entretien? Je sais comment m'occuper des poules, moi, pas des esprits de roches.

Ah non quelle conne, je ne sais pas lire de toute façon. Locke avait la fâcheuse habitude d'oublier plusieurs détails comme ceux-ci à force de prétendre et de se faire passer pour une autre pour certains emplois de légitimité douteuse. Son réel statut social, quelquefois, lui échappait.

Le rire de plus tôt se fit entendre à nouveau.

-Sérieux, je te jure que si tu continues à te foutre de ma gueule comme ça, je t'éclate en mille morceaux et puis hop! Bon débarras le minéral! répondit Locke d'une voix assez forte, oubliant la présence de Sozhalet et de la même sorte, l'absence d'un troisième interlocuteur.

Merde. Merde, merde merde. Bravo Locke. Félicitations pour tout. Tu es franchement géniale.

-Euh... alors...

-Bon... ça... ça c'était la roche tu vois. Je crois pas vraiment être adaptée pour porter ce genre de fardeau. Je suis pas super en matière de discrétion...

-Pas que je ne veux pas du collier... euh je veux dire de Styln... mais, je sais pas, dans le temps qu'elles servaient de conseillers aux profs et aux étudiants Élus, il n'y avait pas quelques... je sais pas... quelques lignes de conduite? Tu m'expliques la provenance, mais tu m'expliques pas le côté technique et c'est plutôt ça qui est important si tu comptes me laisser le colli- euh Styln. Bon c'est vivant alors je comprends que tu peux pas vraiment me dire ça comme ça, mais... bon tu vois ce que je veux dire, faudrait pas qu'il arrive un incident ou quelque chose... du genre ça... je sais pas...

-Ah et merde, finis ton liquide vert dégueulasse puisque je te fais tant chier depuis ce matin et tu m'expliqueras après, je suis pas pressée.

Locke s'assit à même sol et se distraya en balançant de gauche à droite la pierre au bout de la chaîne argent, la contemplant avec une certaine curiosité, désirant surtout se distraire de la vision d'horreur du mélange déjeuner du vieux.

Le saphir s'assombrit quelques instants.

Arrête de me balancer, c'est très désagréable.

-Je m'en fou, grommela Locke.
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